Les avis d'une libraire-lectrice

J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.

mercredi 28 décembre 2011

No comment

Le poète de Gaza, Y.Sarid, Actes Sud

Le narrateur (dont on ne connaît pas le nom) est un agent important des services secrets israéliens, spécialisé dans la prévention des attentats terroristes palestiniens.
Son rôle : les interrogatoires musclés ! Sa mission : exfiltrer un poète palestinien de Gaza en phase terminale pour atteindre son fils terroriste. Son travail l’obsède et l’accapare tellement qu’il délaisse épouse et fils. L’homme louvoie ainsi entre mission et sens du devoir d’un côté et obligations morales et familiales de l’autre. Quelles vont être ses priorités ?
Original et intéressant !

mardi 27 décembre 2011

Corruption, C.J.Sansom, Belfond


C’est la 5ème enquête pour Matthew Shardlake, l’avocat sergent royal, bossu, humaniste, incorruptible, obstiné. Il est chargé par la reine Catherine Parr de faire la lumière sur une mystérieuse affaire de tutelle. Shardlake en profitera pour régler deux autres affaires personnelles : découvrir le passé d’Ellen pour qui il a beaucoup de sympathie et celui de son intendant dont il voudrait se débarrasser. Nous sommes en 1545 en pleine guerre franco-anglaise : la flotte française menace de débarquer à Portsmouth et tout le pays est en effervescence. Si l’on excepte quelques longueurs descriptives qui permettent néanmoins au lecteur de se plonger dans cette tension sociale, tant l’intrigue que l’atmosphère sont franchement passionnantes.

Fais de beaux rêves, P.Lagier, Buchet-Chastel


Un peu comme les lettres qui arrivent au narrateur, ce livre m'est arrivé un peu par hasard. Mais, il n'y a pas de hasard...
Alors, je l'ai lu. Comme Pierre a lu ces lettres adressées à lui, par son grand-père décédé quelques mois plus tôt.
Lu d'une traite. Aimé d'une traite. Un livre qui fait sourire et pose des questions - existentielles -. Un livre qui, aussi, permet de faire de beaux rêves.

jeudi 22 décembre 2011

Le scénariste, L.Gardel, Stock


Malheureusement, cette triste fin d'année en manque de clients m'a laissé le temps de lire.
Heureusement, c'est accompagnée d'un excellent roman que j'ai passé ces jours difficiles.
J'ai senti dès les premières pages que ce livre me plairait. Une écriture simple et efficace et des mots tels que mise en abîme, ellipse, mais également joie, bonheur, amour me sont venus aux lèvres.
Un roman comme on n'en a pas assez ! Je me réjouis de vous le proposer dès la rentrée de janvier.

vendredi 16 décembre 2011

Le cas Sneijder, J.P.Dubois, L'Olivier


Un homme survit à un accident d'ascenseur, dans lequel meurent sa fille et trois inconnus. Pourquoi a-t-il survécu et pas les autres ? Comment se reconstruire après un drame pour le moins rare et étrange ? Plutôt qu'une remontée, Paul Sneijder va vivre une descente aux enfers non pas causée par l'accident mais insidieusement distillée par sa famille.
Difficile pour moi de dire que ce roman est drôle, même si j'ai souri parfois. Pour autant, avec lenteur et application, je l'ai lu et j'ai touché le fond avec le personnage.
Un roman mélancolique, au goût particulier.

jeudi 15 décembre 2011

Au pays de la mémoire blanche, C.Norac et S.Poulin, Sarbacane et Amnesty International


Un p..... d'album !
Les images sont à couper le souffle (en le lisant, Violaine faisait des petits commentaires dans sa moustache - ah non, elle n'a pas de moustache -, genre "woouuahhh ! Que c'est beau !).
Le texte, un pur bonheur de lecture à voix haute.
Le sujet, pas facile mais fort et interpellant.

mardi 13 décembre 2011

La stratégie du boomerang, R.Chirbes, Alma


Prétentieux, inutile, ennuyeux et même trop long malgré ses 50 pages, cet essai sur le rôle de l'écrivain contemporain est un ouvrage dont je vous épargne l'achat et la lecture.

ô misère !

Hello lectrices et lecteurs de ce blog,
ne pensez pas que je ne lis pas en ce moment. Au contraire ! Je n'arrête pas. Malheureusement, je ne trouve rien de bon. Je vous ferai grâce des 4 romans pas terminés que j'ai reposés (dans le rayon - hi hi hi) et espère encore pouvoir vous dégoter l'une ou l'autre petite ou grande perle pour les Fêtes.

Le Chinois, H.Mankell, Seuil


Le roman commence avec le massacre de 19 personnes dans un tout petit village isolé du nord de la Suède ; seules trois personnes y ont échappé. Commence alors une enquête parallèle : celle de la police et celle d’une juge de Helsinborg qui se sent concernée par la mort des parents adoptifs de sa mère. Au-delà de l’intrigue, Mankell nous fait revivre les conditions de vie des paysans chinois dans la Chine féodale du XIXème siècle, puis l’exploitation des ouvriers étrangers durant la construction de la ligne ferroviaire américaine à la même époque. On arrive alors à Pékin en 2006 où la libéralisation suit son cours : politique qui laisse les pauvres pauvres et fait les riches plus riches grâce à la corruption et au néocolonialisme sino-africain. Ce sont des pages d’histoire et d’actualité revisitées. Finalement, l’intrigue reste très secondaire à côté des réflexions politiques (philosophiques, sociologiques ?) de Mankell. Je suis un inconditionnel de cet auteur et je le reste après ce 14ème roman lu. Un polar peut ne pas être simplement un polar mais il peut aussi amener à réfléchir sur le monde ; ce qu’il a été et ce qu’il est. J’ai beaucoup aimé.

Et puis, Paulette..., B.Constantine, Calmann-Lévy

Full sentimental !
Ben oui, on a parfois besoin d’un bol d’air, d’un ballon d’oxygène, de sentiments, de gentillesse, de délicatesse sans tomber dans le mièvre. On a parfois envie d’oublier tous les soucis quotidiens, les infos de son journal, les JT, la crise, la politique communale... On souhaite partager la vie de personnages généreux. On veut (ose ?) rêver encore et encore ! Avec Constantine, c’est garanti : tout y est bonheur, tout y est attendrissant ; même l’âne Cornélius a quelque chose d’humain… et merci monsieur Kleenex ! « Et puis Paulette », c’est un peu la magie de Noël, non ?
(A paraître le 04 janvier... après les fêtes... c'est débile les éditeurs !)

vendredi 9 décembre 2011

Ultimes rituels, Y.Sigurdardottir, A.Carrière


J'avais besoin d'un bon roman policier à proposer pour les Fêtes. Je me suis souvenue que celui-ci avait plu à Léo, alors je l'ai lu dans l'espoir qu'il me plaise également et puisse faire partie de ma sélection.
Et, c'est chose faite ! Je le prends car il ne m'aura pas fallu longtemps pour le lire et je n'ai pu en décrocher une fois commencé.
Roman policier de facture assez classique mais très efficace et drôle, autour d'un meurtre peut-être lié à la sorcellerie.

mercredi 7 décembre 2011

Une nuit à Reykjavik, B.Svit, Gallimard


Une femme se paie la nuit la plus longue de sa vie avec un homme. Pour cela, elle choisit Reykjavik, où l'obscurité arrive tôt et repart tard.
Pourquoi ? Comment se passera cette nuit ? Je n'en dis pas plus car ce texte est à découvrir et à savourer. A la fois sensuel, légèrement érotique, séduisant et énigmatique.
Et particulièrement bien écrit (en français) par une auteure d'origine Slovène.

jeudi 1 décembre 2011

A Mélie sans mélo, B.Constantine, Livre de Poche


Fool sentimental !
- Léo, t’as jamais lu du Constantine ? (Gé, ma libraire !)
- Ben non, connais pas !
- C’est trucnuche, mais ça me fait du bien !
Alors, comme je ne pouvais pas lire Et puis, Paulette… qui paraîtra en janvier 2012, je me suis pointé à la biblio et j’ai emporté A Mélie sans Mélo.
Je ne vais pas vous raconter l’histoire mais (même si je suis un mec), j’ai trouvé ce roman extrêmement rafraîchissant : y a pas d’embrouille, pas d’intrigue, pas de meurtre, pas d’enquête, pas de problème psy… C’est beau, c’est pur, c’est simple, c’est sincère, c’est bio, c’est spontané, ça vient du cœur, ça oxygène, ça fait rêver, c’est plein d’humour et c’est que du bonheur qu’on prend plein la tête !
- Mélie, c’est quoi comme sorte d’oiseaux, déjà ?
- Mésanges bleues.
- Vos anges bleus ? Ah ? Je ne savais pas qu’on pouvait en élever chez soi, des trucs pareils…

Merci, Gé !

Avec plaisir, Léo !

mardi 29 novembre 2011

Une journée avec Monsieur Jules, D.Broeckhoven, NiL


Ce livre est un bonbon : un tout petit texte mais d'une grande simplicité et d'une grande beauté ! Alice et Jules vivent ensemble depuis des décennies. Sans aucun signe annonciateur, Jules s'éteint un matin et laisse Alice surprise et démunie. Nous la suivrons 24 heures, émus et attendris.

L'individu qui vient... après le libéralisme, D.-R.Dufour, Deno


Un énième livre pour répondre à mes questionnements sur notre époque contemporaine ? Oui ! Et un ouvrage pas piqué des vers celui-ci. Je ne m'attendais pas à lire un ouvrage de philosophie pure mais, étonnamment j'y suis arrivée et j'ai même trouvé cet essai passionnant.
Remontant aux calendes grecques pour nous expliquer d'où nous venons et où nous sommes arrivés, le livre de D.-R.Dufour a pour but de nous montrer quel individu a engendré la société néolibérale. Et cet individu n'a rien de réjouissant.
Toutefois, l'auteur nous propose des pistes pour sortir de ce (triste) modèle.
Maintenant, il est temps que je m'attaque aux auteurs morts et enterrés depuis belle lurette et qui ont déjà tout écrit et pensé...

1Q84 T2, H.Murakami, Belfond

Tel un alchimiste, Murakami continue à décanter (déconter ?) son intrigue au goutte à goutte : l’histoire et les destins de Tengo et d’Aomané en 1984 et en 1Q84, espèce de monde parallèle où apparaissent deux lunes. On navigue ainsi entre le monde du réel et un monde quelque peu imaginaire où le merveilleux intervient : les Little People et les chrysalides de l’air. 1Q84 est une espèce de conte philosophique dans lequel on progresse lentement mais avec bonheur. On finit par s’identifier aux personnages et on partage avec eux leur passé, leur présent, leurs rencontres, leurs questions.
Il faut prendre le temps de s’imprégner des mots, des phrases, de l’atmosphère ; lire lentement et savourer ce moment de plaisir. J’attends la sortie du 3ème « livre » avec impatience (Mars 2012 ?) pour enfin connaître la suite et la chute.

mardi 22 novembre 2011

Installation, Steinar Bragi, Métailié


Eva Einarsdóttir et Hrafn habitent et travaillent à New-York mais leur relation bat de l'aile et ils se séparent. Hrafn décide alors de retrouver son Irlande natale. Eva fera de même et, par le biais d'une vague connaissance, elle s'installe dans un appartement hyper aménagé et hyper sécurisé à Reykjavik.
Peu après son « installation », Eva commence à se poser des questions sur l'appartement lui-même et sur les autres résidents jusqu'au jour où elle se retrouve prisonnière de ses murs. Dans cette espèce de huis clos, il est question de déprogrammation mentale, de déshumanisation, d'annihilation !
Big Brother vous regarde ! Rêve ou réalité ? J'ai trouvé ce roman déstabilisant, hermétique et malsain.

Et puis, Paulette..., B.Constantine, Calmann-Lévy


J'aime les romans de Barbara Constantine même si on peut les taxer de naïfs, niais, cucul-la-praline et autres qualificatifs du genre. Pour moi, ils font du bien : tendresse, solidarité, écologie, partage, amour, simplicité sont les mots qui traversent cette nouvelle histoire. Une histoire comme on en rêverait dans la vraie vie...
PS : désolée pour celles et ceux qui auraient déjà envie de le lire : il ne sort qu'en janvier.

mardi 15 novembre 2011

Eloge du génie créateur de la société civile, P.Rabhi, Actes Sud


Le pouvoir politique est défaillant, la société civile doit reprendre les choses en main pour rendre la vie de chacun meilleure.
P.Rabhi s'était porté candidat aux élections présidentielles de 2002. Il propose cette fois que chaque citoyen soit candidat. Non pas sur les listes, mais dans son quotidien, au travail, dans sa vie privée,...
Partout dans le monde, les choses bougent. Des idées naissent et se développent. Des projets se mettent en place. A chacun de prendre ses responsabilités et de s'y mettre.
P.Rabhi nous montre le chemin.

Dans la vie, Aïssa Lacheb, Au Diable Vauvert


Au départ déroutant, ce roman intrigue et séduit au fil des pages. Un serial killer, puis un infirmier dans un home pour personnages âgées et, enfin, un enfant héros malgré lui constituent les trois parties de ce texte à la fois dur et vrai.
Le réalisme du récit et les tristes réalités décrites, conclus par une morale franche, en font un très bon livre.

1Q84 T1, H.Murakami, Belfond


Japon, Tokyo, 1984 (clin d'oeil à Orwell !)
Deux personnages principaux : Tengo et Aomané, qui se partagent les chapitres. Tengo est prof de mathématique mais aussi lecteur/critique et écrivain qui travaille pour Komatsu, éditeur manipulateur. Aomané est prof d'arts martiaux, masseuse et tueuse à l'occasion.
Au départ, ils n'ont rien en commun : chacun vit sa vie ; son présent avec son passé et ses souvenirs. C'est un peu comme s'ils gravissaient une colline sur des versants opposés. On pressent à travers ce que les narrateurs nous disent de leur vie qu'ils seront amenés à se trouver, à se retrouver au sommet. Le récit progresse lentement et les fils de la toile se tissent chapitre après chapitre avec bonheur et une petite pointe de fantastique/SF. « Le passé - tel qu'il était peut-être - fait surgir sur le miroir l'ombre d'un présent différent de ce qu'il fut. ».
C'était pour moi un réel plaisir de décanter ce premier tome et j'attends impatiemment de pouvoir lire le second (déjà paru) et ensuite le 3ème.
Ambiance et atmosphère captivantes.
Réel plaisir !

lundi 14 novembre 2011

Hubert Nyssen


Je viens d'apprendre son décès.
Je suis triste.
Nous perdons un grand monsieur. Je perds un mentor.

samedi 12 novembre 2011

Le livre...encore et toujours

Mes inquiétudes persistent, les médias s'inquiètent et se mobilisent :

- Couverture du Télérama (02/11/2011) : Les libraires vont-ils disparaître ?
- Livres Hebdo (12/11/2011) : Le temps de lecture des Français a diminué d'un tiers en 25 ans.
- Emission Répliques sur France Culture (12/11/2011) : Le livre et après ? Rencontre et débat entre Frédéric Beigbeder et François Bon.

Bienvenue à Oakland, E.M.Williamson, Fayard


Chaque ligne respire la crasse, la pluie noire, le cambouis, la bière tiède et le tabac froid. T.Bird, le narrateur, dégueule sa rage par écrit à même le sol d'un box de parking pourri. (Le Soir, 04/11)
Il faut aussi supporter que le narrateur vous postillonne, à travers le tutoiement, les frustrations de celui qui a touché le fond du fond et vous vomisse sa désespérance. Quant à moi, j'ai vite sorti la tête de cette eau saumâtre pour respirer un air un peu plus frais.

Les lames, M.Hayder, Presses de la Cité


Ca commence comme un polar : la découverte du corps assassiné d'une jeune ado bien sous tous rapports. Banal sans doute mais l'histoire est alambiquée et Mo Hayder sait tisser sa toile. Entre les relations entre deux soeurs qui ne se sont plus vues depuis longtemps s'imbriquent un pornographe, un dealer, un garde-chasse et surtout des ados et leurs valeurs. A travers les rebondissements et les chapitres courts, Hayder manipule le lecteur tout au long de ce récit jusqu'à la dernière page avec une fin inattendue. Petit conseil : ne jamais se fier aux apparences ! La dernière ligne ? « On ne peut pas passer sa vie à s'inquiéter pour ses enfants ! » Même si Les lames (pensez tarot) ne vaut pas Tokyo, c'est du bon Hayder et on n'est pas déçu. Lire aussi Skin, Rituel et Proies !

samedi 5 novembre 2011

En pure perte (le renoncement et le gratuit), C.Ossola, Rivages poche


La couverture est magnifique, le titre et le sujet séduisants. Le contenu plus difficile mais la lecture ouvre de nouveaux horizons et j'ai aimé ces deux extraits : ne pas peser sur la Terre ; Le voyage le plus long est le voyage vers l'intérieur.

Dors et fais pas chier, A.Mansbach et R.Cortés, Grasset


Sous forme d'album pour enfants, cet ouvrage s'adresse peut-être surtout aux parents, désespérés de voir (et subir) leur enfant qui, chaque nuit, ne dort pas.
Certains trouveront (et trouvent déjà) ce livre grossier. Personnellement, je l'ai trouvé juste, franc et très drôle. Je l'ai lu avec mon fils qui, lui aussi, était écroulé de rire.
Que celui qui n'a jamais maudit son enfant parce qu'il ne dormait pas jette la première pierre. Moi, je ne peux pas...

De chouettes livres pour nos petits




Boucle d'or et les trois ours, O.Douzou, Le Rouergue : le conte classique étonnamment revisité, à travers les chiffres.
Les nouveaux dinosaures, N.Carlain et K.Verplancke, Sarbacane : catalogue rigolo de dinosaures contemporains.
La marmite pleine d'or, J.L.Le Craver et C.Dutertre, Didier J : conte populaire russe qui a beaucoup plu à notre Hippolyte.

vendredi 4 novembre 2011

L'actuel malaise dans la culture, F.Richard, L'Olivier

Ah, je fais ma maligne à lire des essais. Et bien, celui-ci aura eu raison de moi après 5 pages. Le titre était pourtant alléchant mais le contenu tellement psychanalytique que j'ai mis mes lunettes (que je porte très peu souvent), dans le très ridicule espoir qu'elles allaient m'aider à comprendre.
Un petit extrait pour vous situer : à certains égards, toute psychologie des masses correspond à la psychose vue comme régrédience topique à une groupalité puérile et narcissique de sujets amputés de leur subjectivité.
Je n'ai rien compris et je me demande même si certains mots existent...(en tout cas, pas dans mon vocabulaire)
Pour les experts dont je ne fais pas partie...

Vertige : thriller, F.Thilliez, Fleuve Noir


J'avais besoin de me changer les idées, de lire quelque chose d'un peu moins prise de tête que mes précédentes lectures. Avec ce nouveau roman (trop vite écrit) de Franck Thilliez, j'ai été servie.
L'écriture était efficace et je suis restée accrochée à l'histoire malgré un scénario déjà vu (ressemblant très étrangement à Saw), d'assez mauvais dialogues et un final peu surprenant.
A lire si on est très fatigué...

Ce qu'on peut lire dans l'air, D.Mengestu, Albin Michel


Jonas a 30 ans et traverse une espèce de crise existentielle. Il tente alors de reconstituer l'histoire de ses parents, Josef et Mariam, Ethiopiens, qui se retrouvent en 1980 aux Etats-Unis après trois ans de séparation pour cause de révolution. Mais c'est aussi la propre histoire de Jonas lui-même. Roman psychologique, analytique : solitude, guerre et exil, deuil, crise identitaire, blessures intimes, introspection et réminiscences : c'est lent et sans grande originalité. Personnellement, je n'ai pas su entrer dans ce roman et pourtant les critiques semblent positives. Pas mon style sans doute !

Scintillation, J.Burnside, Métailié


Intraville est une petite cité perdue dans une presqu'île oubliée, polluée, contaminée, empoisonnée par l'usine chimique désaffectée, espèce de ghetto d'abandonnés par Extraville. Livrés à eux-mêmes, les ados du coin errent, trainent et hantent l'ancienne usine mais certains d'entre eux se mettent à disparaître et ON prétend qu'ils ont fugué. Personne n'y croit (on est dans le domaine du non-dit) et surtout pas Léonard, ado de 15 ans, passionné par la littérature, les filles et le sexe. L'intrigue complexe, parsemée de souvenirs, de réflexions et d'anecdotes, se déroule dans une atmosphère post-industrielle et quelque part apocalyptique, dérangeante, malsaine, noire, oppressante, violente, glauque mais dans une écriture implacable.
Il y a dans ce roman plus de questions que de réponses et on se demande, quand on ferme le livre, si on a vraiment tout compris !
Lecteurs, vous êtes prévenus !

jeudi 27 octobre 2011

Les nouveaux collectifs citoyens, Pratiques et perspectives, I.Maltcheff, Y.Michel


Après des lectures très théoriques, j'espérais trouver, dans cet ouvrage, des pistes très pratiques pour mettre en oeuvre mes belles idées pour un monde que j'aimerais meilleur.
Malheureusement, je n'y ai trouvé que des conseils pour gérer un groupe et éviter les erreurs trop souvent rencontrées dans des associations.
Je ne suis donc pas allée au bout de cette lecture, certes très intéressante, mais ne répondant pas à mes actuelles attentes.

mardi 25 octobre 2011

La trahison des éditeurs, T.Discepolo, Agone


Vu mon actuel état d'esprit sur la marche du monde et l'avenir des métiers du livre, un tel titre ne pouvait que m'interpeler !
Et sa lecture m'en laisse déprimée (encore un peu plus) et dubitative (n'est-il pas facile de cracher son venin sur les gros éditeurs quand on est un petit - enfin, je ne crois pas, mais j'essaie de me rassurer -).
La plupart des éditeurs n'en ont plus que le nom, ils sont concentrés dans quelques mains (pas toujours très propres) dont le seul véritable leitmotiv est l'appât du gain et du pouvoir.
Citation extraite de la conclusion : "Les régimes totalitaires brûlent les livres, la démocratie les noie".
Et moi, je ne sais plus quoi lire, ni chez quel éditeur !

Héritage, N.Shakespeare, Grasset


(Déjà commenté par Géraldine et je confirme son avis !)
Andy Larkham est un jeune employé sans avenir dans une petite maison d’édition londonienne, largué comme un looser par son amie. Il hérite, tout à fait par un curieux hasard, de 17 millions de livres sterlings sans rien connaître de son bienfaiteur. Commencent alors pour lui une nouvelle vie et surtout une enquête sur celui qui lui a fait ce don généreux.
Cela débute comme un Lévy ou un Musso, mais la comparaison s’arrête là. Tout le reste est une enquête très fouillée, très bien élaborée sur un personnage apparemment abject qui se révèlera être au contraire un personnage très humain. J’ai beaucoup aimé ce roman et le personnage d’Andy m’a vraiment interpellé ! C'est une "belle histoire".

samedi 22 octobre 2011

De la convivialité, dialogues sur la société conviviale à venir, A.Caillé, M.Humbert, S.Latouche et P.Viveret, La Découverte


Mes lectures, pas toujours faciles mais ô combien enrichissantes, me font rêver, espérer, imaginer une société meilleure où il ferait bon vivre pour tous.
Cet ouvrage participe largement à cette espérance, face à notre société contemporaine hyper-consommatrice, destructrice des ressources et des individus.
Décroissance ou a-croissance, convivialisme, indices de richesse alternatifs : les concepts analysés dans cet essai sont bien explicités et même critiqués.

vendredi 21 octobre 2011

Blanc c'est pas nul, B.Gaccio et M.Naudet, Descartes et cie


J'ai beau faire tous les efforts possibles, je n'arrive pas à ouvrir un roman. Je continue mes questionnements et tentatives de réponses que je puise dans la lecture d'essais.
Ici, Bruno Gaccio (oui, oui, le gars de Canal +) plaide, dans un assez court pamphlet, pour que les votes blancs soient comptabilisés lors des élections.
Et j'abonde dans son sens : un vote blanc signifie que l'on a envie de voter mais ni pour l'un, ni pour l'autre des candidats présents. Et si ces votes se font en nombre, cela vaut la peine, d'abord de les prendre en compte, mais surtout d'interpréter ce qu'ils révèlent...
Vu le commentaire reçu, il semblerait que j'aie extrapolé. Mea culpa.

1Q84 T1 et 2, H.Murakami, Belfond


Dans ce roman, Haruki Murakami tisse les destins croisés de deux trentenaires : Aomamé, prof d'arts martiaux dans un club sportif, tueuse à ses heures et Tengo, chargé de cours en mathématiques et écrivain en devenir. Imperceptiblement, par petites touches, l'auteur nous fait passer de 1984 à l'année 1Q84 et nous plonge dans son univers fantastique.
On retrouve dans ce livre le style élégant de Murakami, ses descriptions limpides et minutieuses, ses nombreuses références à la musique... Le découpage en petits chapitres alternant les histoires d'Aomamé et de Tengo laisse sans cesse le lecteur dans l'attente de réponses et donne envie de ne pas lâcher le livre.
Les mille pages des deux premiers tomes défilent sans qu'on s'en rende compte. Un des meilleurs romans de Murakami à mon sens. A découvrir d'urgence que l'on soit déjà un lecteur conquis ou que l'on souhaite découvrir cet excellent auteur.

jeudi 13 octobre 2011

La lampe de providence, L'Arcamonde T5, H.Picart, Le Castor Astral


C’est la 5ème enquête (sur les 12 annoncées) de Frans Bogaert, antiquaire de son état, et de Lauren, son associée. Cette dernière ramène à son patron une lampe à pétrole très spéciale dénichée au salon des antiquaires de Boston. Ce sera son cadeau de Noël. Comme dans chaque épisode, Bogaert va se plonger dans une enquête approfondie et scientifique pour découvrir l’utilité et le fonctionnement d’un objet insolite. Si la lampe révèle ses secrets, le mystère, quant à la disparition de Laura, la femme de l’antiquaire, et au véritable rôle de Lauren ; il reste entier bien que certains indices permettent de supputer certaines choses. Non seulement l’intrigue est originale mais l’atmosphère fantastique à la E.A.Poe et à la de Maupassant est fascinante. C’est en tout cas un réel plaisir pour moi de me (re)plonger dans cette écriture précieuse, surannée, raffinée… aux fines réparties entre Bogaert et Lauren et à leurs relations pleines de duplicité.
L’objet livre est lui-même un plaisir : couverture cartonnée, papier style bouffant royal, quelques gravures qui introduisent les chapitres… Bref, tout est très soigné !

Le plus malin, M.Ramos, Pastel


Le loup de M.Ramos a déjà été Le plus beau et Le plus fort. Ici, il est (enfin, il le croit) Le plus malin.
Album aussi drôle et efficace que les précédents.

Une vie exemplaire, Floc'h, Hélium


Tout le monde s'y met : essais, récits et maintenant album pour enfants. Montrer la voie d'une vie meilleure semble devenir un sujet très présent de la littérature.
Ici, à chaque page, un dessin et une recommandation pour qu'un lapin, une petite fille et un papa aient une vie exemplaire.
Juste, pas moralisateur.

L'homme économique et le sens de la vie, C.Arnsperger, Textuel


Vous allez vous dire en lisant cette chronique : encore un essai ! Et toujours sur le même sujet !
Oui. Oui. Et oui. Plus j'en lis et plus j'ai besoin d'en lire. Plus je vis et plus j'ai besoin de réfléchir, de comprendre et de poursuivre ma route... de démondialisation.
Dans ce petit texte, C.Arnsperger nous fait un état des lieux (peu réjouissant) de notre monde contemporain mais, surtout, nous propose des pistes pour changer, soi-même et le système.
Texte simple, application moins facile mais j'aime y croire !

vendredi 7 octobre 2011

Dans les forêts de Sibérie, S.Tesson, Gallimard


Après avoir entendu Sylvain Tesson raconter son expérience sur France Inter, je me suis précipitée sur cet ouvrage. Mais, vais-je parvenir à expliquer à quel point il m'a touchée ?
Au lieu d'entreprendre une énième grande expédition, S.Tesson s'est, cette fois, arrêté pendant 6 mois au bord du lac Baïkal. Une vie d'ermite, de méditation, d'émerveillement face à la nature, d'ascète. Et une vie tellement riche, dans laquelle il n'a emporté de notre monde que de la nourriture, de la vodka et des livres.
Rempli de phrases belles, touchantes, vraies dont je me suis imprégnée avec plus ou moins de joie, avec plus ou moins de douleur.
Une source d'inspiration pour trouver mon lac Baïkal.

mardi 4 octobre 2011

Un avenir, V.Bizot, Actes Sud


Deuxième (court) roman pour une auteure au style emprunt d'une singularité envoûtante et insolite. Un avenir, avec ses courtes incises qui laissent une sensation d'incongru presque baroque, se lit d'une traite, où l'on poursuit le sourire aux dents, ce frère jumeau venu vérifier la purge d'un robinet, peut-être négligée, dans l'ancienne et lourde maison familiale, pendant quelques courtes journées où la neige le dispute au froid.
Réjouissant.

Minuit dans une vie parfaite, M.Collins, C.Bourgois


Nonobstant la quatrième de couverture, je ne crierai pas au génie pour ce roman au récit embrouillé et parfois étiré, où Michael Collins semble avoir voulu jongler avec de trop nombreuses idées - qui souffrent en conséquence d'un certain sous-développement.
Toutefois, cette histoire d'un écrivain et de sa compagne en recherche, pour lui d'inspiration, pour elle de fertilité, reste agréable à lire pour un oeil léger et pas trop attentif.

La petite fille de ses rêves, D.Leon, Calmann-Levy


Roman policier tout à fait conventionnel à la Dona Leon qui ne déroge pas à son style : pas de surprise donc, mais pas de déception non plus. L’intrigue est mince : d’un côté, un enquête sur un prédicateur qui profite de la naïveté de ses ouailles et de l’autre, le corps d’une jeune Gitane (pardon ! : on doit dire « Rom ») qui s’est noyée dans un canal de la Superbe. Tout le plaisir est dans l’atmosphère toute vénitienne dans laquelle on retrouve les personnages habituels : Brunetti, Vianello, Batta, Paola, Chiara, Raffi, Elettra… Les relations avec les gens du voyage ne sont pas aisées et Brunetti devra jouer de psychologie.
Tout simplement agréable et reposant !

vendredi 30 septembre 2011

La Révolution du livre numérique, coll., O.Jacob


Inutile de vous répéter encore à quel point je suis inquiète quant à l'avenir du livre et de la librairie. Un tel livre était donc une aubaine pour moi.
Et je n'en regrette pas le détour. Il me semble que les principales vérités y sont écrites : menace et monopole de Google, Apple et Amazon sur le livre et le fonds des bibliothèques ; disparition à brève échéance de la majorité des librairies (à moins qu'elles ne se diversifient - et je vais vendre quoi à côté des livres ? Du jambon ou des frites) ; piratage.
Mon seul regret même si ce n'est pas le sujet du livre : ne pas avoir abordé l'avenir de la lecture. Car ma position est celle-ci : la lecture sera (est déjà) la plus grande victime des nouvelles technologies.
Et de conclure en reprenant l'une des dernières phrases du livre : le problème, c'est que nous ne savons pas trop de quoi nous parlons.

jeudi 29 septembre 2011

Perdu !, A.Brière-Haquet et O.Philipponneau, MeMo


Inspiré du Petit Poucet, cet album est drôle et intelligent et particulièrement beau (dessins à la gravure vraiment très réussis).

Le chemin de l'espérance, S.Hessel et E.Morin, Fayard


Avec un titre comme celui-là, vous pourriez penser que je me suis convertie au catholicisme. (Rassurez-vous) Il n'en est rien.
Simplement, ce petit livre co-écrit par l'auteur du maintenant célébrissime Indignez-vous et E.Morin, grand penseur de notre temps (dont vous devriez lire La Voie) résume en quelques pages les pensée et direction qui sont les miennes depuis quelques mois.
Contre des politiques désastreuses, il est possible et nécessaire de proposer une nouvelle voie, humaniste et citoyenne.
Le petit livre blanc de la Voie à suivre. Un bon début pour les novices. Un résumé ou une table des matières pour les convaincus.